Technologie
L’application de traçage des contacts voit s’opposer deux camps, les «pro» et les «anti», aux positions irréconciliables. Entre questions techniques et sociétales, c’est un joli défi que d’écrire sur une app qui déchaîne autant les passions

L’objectif du projet «Hyperlien» est de mieux comprendre vos attentes et présenter le métier de journaliste pour plus de transparence.
J’adore écrire des articles sur SwissCovid. Je n’ai pas fait le décompte exact, mais je pense en avoir rédigé, depuis ses premiers développements au début du printemps, une vingtaine sur cette application: des interviews, des comptes rendus plus techniques, des grands formats didactiques, des éditoriaux et aussi un reportage vidéo avec ma collègue Virginie Maret.
SwissCovid, ce n’est qu’une app parmi des millions d’autres. Et ce n’est qu’une toute petite aide pour lutter contre la pandémie. Mais c’est surtout le point de rencontre de nombreuses interrogations: des questions sanitaires, techniques, sociétales… L’app interroge aussi notre rapport aux géants américains de la tech, à la confiance en l’Etat, à notre compréhension de la technologie, à l’altruisme, à la fracture numérique… SwissCovid, c’est l’occasion d’évoquer un nombre quasi infini de sujets sous-jacents. C’est ce qui rend le suivi de cette aventure si captivant.
Les «pro» et les «anti»
Mais SwissCovid, c’est aussi le point de rencontre de deux mondes irréconciliables. Il y a les «pro» et les «anti», deux camps qui s’affrontent quotidiennement sur les réseaux sociaux, notamment Twitter et Facebook. Lire ces échanges nourrit mes réflexions. Mais cela demande aussi de pouvoir trier entre arguments pertinents et mauvaise foi absolue. Et la limite n’est pas toujours simple à fixer, notamment lorsque les discussions avancent profondément sur le terrain technique. Je n’ai pas de formation scientifique, je ne suis pas capable de lire le code source d’une application. Je dois donc confronter les avis d’experts (ou de soi-disant experts), combiner des sources et interroger des techniciens.
Ces «pro» et «anti» me contactent régulièrement, que ce soit par e-mail, via Twitter ou WhatsApp. Ils me livrent leurs arguments, me soupçonnent de favoriser un camp plutôt que l’autre et de faire preuve de partialité. A part peut-être sur la 5G, technologie hautement controversée en Suisse, je n’ai pas le souvenir d’avoir reçu autant de sollicitations et remarques sur un sujet. Et tant SwissCovid que la 5G sont des thèmes qui ne sont pas près de s’évanouir – et c’est tant mieux, j’aime beaucoup ces interactions. Même si certains intervenants cherchent davantage à faire leur propre publicité qu’à alimenter le débat.
Lire aussi: SwissCovid: je télécharge, oui ou non? Huit questions et une réponse
Questions d’appréciation
Je reçois régulièrement des questions de lecteurs qui me demandent des précisions après la publication de tel ou tel article. Démêler le vrai du faux n’est pas facile. Et il est encore moins aisé de se positionner sur des questions d’appréciation. Est-ce qu’un million d’activations de SwissCovid est synonyme de succès, ou d’échec? La perte de plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs est-elle grave ou anecdotique? Le fait que plusieurs dizaines de personnes se soient déclarées positives au virus, via l’app, est-il signe de succès ou est-ce ridicule? Peut-on dire que SwissCovid est à la solde de Google, Apple et Amazon ou sommes-nous totalement indépendants?
Pas évident de naviguer entre ces affirmations que je reçois souvent, et qui manquent parfois de nuance. Tout est question de point de vue, bien entendu. Et cela impose de se baser sur les faits, sur des points de comparaison avec l’étranger. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir clairement donné mon avis dans des éditoriaux: je pense que SwissCovid, malgré un taux d’utilisation que je trouve faible, malgré des erreurs navrantes de communication de la part des autorités, peut être utile dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Et je me réjouis d’écrire de nouveaux articles qui vont, à coup sûr, susciter nombre de réactions – je les lirai et y répondrai avec plaisir.
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Il y a 8 mois
J'ai un I-phone d'un modèle ancien. Alors d'accord de télécharger SwissCovid si l'on me paye un nouvel appareil coûtant au minimum 445 francs selon Apple.
Il y a 8 mois
Il faudrait, avant de proclamer à tout-va son utilité, démontrer précisément comment l'application peut être utile alors que le nombre d'utilisateurs est trop faible et que les responsables de l'application ne peuvent pas, pour l'heure, mesurer son efficacité! Or, un principe fondamental en protection des données, requiert qu'une mesure invasive soit apte à remplir l'objectif poursuivi et qu'aucune autre mesure moins invasive ne soit disponible. Enfin, il est étonnant de voir avec quelle facilité l'OFSP a pu mettre sur le marché un dispositif médical pour le moment inutile... L'OFSP a-t-elle seulement fait une analyse indépendante sur ce dispositif médical?
Il y a 8 mois
Vous venez vous même d'affirmer sur Twitter:
"SwissCovid est utile, aucun doute à ce sujet. Mais toutes ces petites erreurs de communication autour de l’application sont non seulement affligeantes, mais surtout très dommageables. L’OFSP doit être meilleure"
Comment ne peut-on pas voir cela comme un parti pris?
Aucune étude ou même aucun chiffre ne valide cette affirmation d'utilité.
Il y a 8 mois
Je trouve navrant qu'un important pourcentage des personnes ayant chargé l'app ne l'activent apparemment pas. Il faut toutefois noter qu'une partie de ces "inactifs", actuellement en vacances à l'étranger, ont préféré désactiver l'app, se réservant de la réactiver dès leur retour en Suisse...
Il y a 8 mois
Merci beaucoup pour cette ouverture, vos tentatives de synthèse et l'humilité engagée qui va avec. Vos contributions sont de grande valeur pour obtenir une vue d'ensemble et se faire un avis, en dépassant les querelles de clocher.
Il y a 8 mois
@Privacy F. Peut-on savoir en quoi cette application est un dispositif médical? Et même, si cela était le cas ce serait un dispositif de classe I sujet à autocertification et sans avoir à faire de longue étude il serait assez simple de prouver que le dispositif "ne compromette ni l’état clinique des patients, ni la sécurité et la santé des patients et des utilisateurs." (norme CE)
Maintenant vous avancez que ce système est invasif. Il serait bien d'expliquer techniquement comment? Car Swisscovid ne transmet pas plus d'information que ce qu'un téléphone fait de base avec GSM, wifi ou bluetooth activé. Si le wifi/bluetooth est activé sur votre téléphone celui transmet en permanence un identifiant que n'importe qui peut enregistrer. Bien sur les versions modernes d'IOS et Android on fait le même choix que SwissCOVID c'est à dire de transmettre un identifiant aléatoire, donc finalement votre téléphone ne fait pas vraiment beaucoup plus de chose avec SwissCOVID activé que ce qu'il fait pas défaut. Donc avant de proclamer son risque pour la vie privée, il serait bien de le faire en avancant des arguments techniques et pas de grands principes et conceptes qui sonnent un peu creux.
Il y a 8 mois
Il n'est pas nécessaire d'avoir un I phone pour charger SwissCov, cela fonctionne aussi sur d'autre modèles bien moins chers. D'autre part, "proclamer à tout-va l'Inutilité" de l'appli est un juste une déclamation .. individuelle. On a parfaitement le droit d'être près d'un million de fois convaincu du contraire. Selon moi, il y a malentendu, l'app n'est pas un dispositif médical mais un dispositif de communication.
Enfin, selon certains, aucune étude ou chiffres ne valide l'affirmation que swuisscovid n'est utile, il en est de même pour la Recherche Fondamentale, la Sociologie, la Littérature, la musique, le théâtre, l'Art en général etc ... Peut-on en conclure pour autant que tout cela est inutile ?
Pour finir, si l'on pose tout, uniquement en termes d’utile / inutile, quelle est donc, par exemple, "l'utilité" des personnes âgées et donc des EMS ?
Pour ma part, je n'ai pas de démonstration précise, chiffrées de leur utilité objective. Et je n'en demande pas, j'adhère au principe, parce que cela me semble être un pari à prendre.
Comme pour SwuissCovid
Portez - vous bien
Il y a 8 mois
@Arnaud G. : Même l'OFSP reconnaît que l'application est un dispositif médical. Voici quelques liens utiles:
- admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2020/4361.pdf (p.11)
- https://bag.admin.ch/bag/fr/home/krankheiten/ausbrueche-epidemien-pande…
- A lire aussi:
https://jurispub.admin.ch/publiws/pub/cache.jsf?displayName=C-669/2016&… (consid. 5.3)
Pour ce qui concerne les risques, je vous invite à lire cet article de blog: https://www.leclubdesjuristes.com/blog-du-coronavirus/que-dit-le-droit/…
Je reproche à l'OFSP d'avoir agi dans la précipitation, sans mesurer les risques. Tracer toute une population n'est pas un acte anodin. Certes, la sécurité a été plutôt bien réfléchi par l'EPFL. Toutefois, nous n'avons pas de garantie technique ou légale que les identifiants éphémères ou la technologie Bluetooth ne permettent pas de réidentifer les personnes annoncées comme contaminées. Cette information est sensible, puisque vous collectez des données liées à l'état de santé de certains de vos citoyens. Je vois plusieurs risques: 1. potentielles discriminations liées au fait d'utiliser ou non l'app (certains aimeraient bien obliger leurs clients à utiliser l'app avant de pénétrer dans leur établissement); 2. potentielles limitations de la liberté de mouvement basées sur l'analyse de l'app sans garantie d'efficacité; 3. aucune garantie de continuer à toucher son salaire en cas d'auto-confinement sur la base de l'analyse de l'app; 4. en acceptant la méthode de traçage, c'est ouvrir la porte à d'autres méthodes de traçage et laisser la place à un Etat de surveillance et un fichage à grande échelle, en octroyant aux Etats le droit de pratiquer les pratiques des GAFAM.
Enfin, je pense que c'est une vue d'esprit que de croire qu'une application sauvera des vies. Un médecin sauvera des vies, une infirmières, des respirateurs, des tests, des masques, des mesures d'hygiène sauveront des vies. Mais chacun est libre de croire en ce qu'il veut...
Il y a 8 mois
@Arnaud G. Vos arguments sont pour le moins spécieux. Les risques inhérents à cette application ont plus que largement été démontrés et commentés dans ce journal même par des experts tels que Solange Ghernaouti (voir son blog) et Serge Vaudenay, professeur à l'EPFL, qui a pris une part active au projet DP-3T, ainsi que par plusieurs experts en cryptographie, sécurité des données et droit des technologies. Le silence des auteurs du projet, en guise de réponse, est fracassant.
En revanche, si vous avez pris la peine de lire le livre blanc ("white paper") des auteurs du projet, ceux-ci sont les premiers à mettre en garde contre les menaces ("threats") qui pèsent sur l'application. Selon eux, ces menaces ne viennent pas tant d'une fuite possible des données vers les GAFAM que des experts informaticiens eux-mêmes, ceux que les auteurs du rapport appellent les "Tech-Savvy users" - hackers, ONGs, chercheurs académiques, mais aussi organisations étatiques et grandes entreprises qui disposent des moyens de détourner le code accessible en source libre à d'autres fins que médicales. A cet égard, on ne peut leur reprocher de manquer de transparence.
L'autre problème majeur reste celui du type de licence adopté, la "Mozilla Public License 2.0" (MPL), qui permet de combiner du code en source libre ("open source") avec du code propriétaire (commercial). Or, ceux-ci ne sont pas couverts par cette licence. Un utilisateur du code source doit pourtant pouvoir installer et modifier celui-ci sans devoir recourir à des logiciels commerciaux. Quiconque installe le code source (disponible sur GitHub) et tente de le compiler et de le modifier se rend très vite compte que c'est impossible.
Il doit aussi être possible de faire appel à la communauté des développeurs en cas de besoin, comme c'est la pratique habituelle. Or, rien dans la documentation de SwissCovid ne fournit d'indications à cet égard. Enfin, comme l'a relevé M. Seydtaghia, la communication de l'OFSP, qui disposerait d'un budget de 1,9 millions à cette fin, laisse pour le moins à désirer.
Ce sont ces raisons, encore bien plus que les problèmes pratiques de l'utilisation sur portable, qui sont une source majeure de la défiance du public à son égard, à mon avis. Je ne demanderais pourtant pas mieux que de me tromper.
Il y a 8 mois
Je viens de relire les contributions avec des points de vue divergeant solidement argumentés mais dont le contenu échappe totalement à l'usager ordinaire que je suis. Un article récent du "Temps" a rappelé que, pour les Orthodoxes, l'Esprit saint vient seulement du Père et que, pour les Catholiques, l'Esprit saint vient du Père et du Fils. C'est incompréhensible pour les non-initiés ce qui n'empêche pas des adhésions basées sur un acte de foi.
J'ai l'impression qu'il en est de même pour SwissCovid et l'aspect technologique des arguments n'y change rien. Etre pour ou contre SwissCovid est un acte de foi.
Il y a 8 mois
@Privacy F. Problème avec les trois liens postés
- Le premier ne s'ouvre pas.
- Le second concerne une app SUR (!) laquelle s'appuyer pour poser un diagnostique. Pas de diagnostique pour Swuisscovid, y compris dans le cas de "l'auto évaluation", qui ouvre un lien vers l'OFSP qui précise qu'il FAUT consulter. Rien de comparable.
-Le troisième concerne un club de juriste français et donc se réfère au droit français pas au droit Suisse, mélange des genres à nouveau ...
Pour le reste, le fait qu'un évènement soit potentiellement possible ne signifie pas qu'il se réalisera. Il est potentiellement possibilité de gagner le gros lot à la loterie Romande, cela ne se produit pas pour la plupart des gens.
Le traçage, si je poste des commentaires sur ce journal, j'ai une adresse IP, mon fournisseur d’accès connait mon adresse physique, mon nom, ma date de naissance etc .. mon opérateur téléphonique peut, lui, me suivre à la trace sans avoir besoin d'une app quelle qu'elle soit (il suit la carte sim)
De même mon banquier peut savoir à tout moment où, quand et comment je dépense mes sous. (eu un problème de carte un jour, ils peuvent vérifier en temps réel ce que fait ma carte de banque). Idem pour ma carte de fidélité "supermarché", le supermarché pourra savoir combien de bouteilles de vin et de tranches de lards et plus si affinité j'achète.
Je peut éviter que "ces gens là" sachent, ce qui implique:
Pas d'internet, pas de téléphone, pas de carte de banque, et surtout pas d'achat de médicament à la pharmacie avec une prescription médicale (ils ouvrent un dossier .. connaissent mon médecin, extrapolent mon état de santé etc ... aie aie aie).
Pas d'accord pour renoncer à tout ça et encore moins aux pharmacies. Les encadrer oui !
"Les dangers" de Swuisscovid .. mystères et boules de gommes à la noix, série à l'américaine, à ne pas rater ..
Il y a 8 mois
Votre article est très intéressant et montre bien à quel point l'application est révélatrice de nos peurs et de nos incompréhensions face à la technologie. C'est d'autant plus intéressant qu'il existe plusieurs niveaux de lecture pour comprendre ces phénomènes :
- Le niveau technique, où l'on voit bien que certains vont chercher le moindre défaut, la moindre aspérité pour pouvoir critiquer, voire décrédibiliser ce qui a été fait, alors que l'application a été rigoureusement développée selon le procédé "privacy by design", qu'elle est totalement open source, qu'elle n'utilise que quelques éléments du téléphone comme la mesure de l'intensité des signaux bluetooth et un identifiant ayant une courte durée de vie. Malgré cela, certains ne peuvent s'empêcher de critiquer le travail fait tout en utilisant en permanence des outils de Google, Apple, Amazon ou Facebook, dont on sait pourtant qu'ils sont largement moins respectueux du droits à la protection des données que l'App Swisscovid. Ce paradoxe est même amplifié par le fait que chaque smartphone localise très régulièrement son possesseur, envoie en permanence des identifiants à qui veut les recevoir et ceci sans même que les utilisateurs ne soient véritablement informés.
- Le niveau sanitaire, où les réfractaires opposent une fin de non-recevoir à l'éventuelle utilisation des données de santé. A priori, cela semble une bonne chose, mais ces mêmes personnes ont-elles conscience que l'App ne transmet que deux informations : soit "vous avez été en contact avec un identifiant aléatoire déclaré séropositif", soit "vous êtes séropositif, les identifiants aléatoires que vous avez côtoyés doivent être avertis". Rien de plus. C'est d'autant plus intéressant que ces informations, si sensibles aux yeux de certains, ne sont pas inconnues par les prestataires de services numériques. Il a été démontré que les GAFAM, ou toutes autres entreprises établissant des profils, seront très rapidement au courant de la séropositivité de leur client vu que celui-ci va modifier son comportement habituel (soit rester à la maison, soit faire des recherches, soit même le dire via mail/message instantané). D'ailleurs, l'utilisation de Twitter et/ou Facebook est un outil de plus en plus utilisé par les chercheurs pour déterminer la progression de la grippe dans les différents pays. Alors espérer leurs cacher une séropositivité au SARS-Cov-2 est au mieux un voeu pieux.
- Le niveau de plus-value, où les gens acceptent d'utiliser des services gratuits du moment que cela leur apporte quelque chose, même s'ils doivent sacrifier une partie de leurs données personnelles en retour. Le virus n'étant pas quelque chose de visible, installer une application pour lutter contre quelque chose d'invisible, d'insondable, relève d'un acte d'altruisme dépassant sa sphère personnelle. C'est ici que s'établit le paradoxe, car il a été démontré que plus l'application sera installée, plus l'ensemble des utilisateurs se protégeront mutuellement : plus vite un cas est détecté, plus vite la chaine de transmission peut être interrompue, moins le virus fera de dégâts, ce qui sera donc une plus-value pour son utilisateur qui voit son risque de contamination diminuer.
Il y a néanmoins un domaine, comme vous le mentionnez très justement, où des efforts importants doivent être faits : la communication. Pas uniquement au niveau de l'OFSP et ses messages en français approximatifs, probablement traduits avec une certaine maladresse de l'allemand, mais également par les différents media qui devraient être plus investis dans la promotion de cette App. Promotion au sens noble du terme, comme le Temps semble être le seul medium à le faire, qui consiste à apporter une couverture intelligente, ouverte et raisonnable de l'actualité entourant l'App SwissCovid tout en recommandant son utilisation au vu de l'importance de la crise sanitaire que nous traversons. Cela n'empêche aucunement des critiques sur l'application et ses services, mais il serait temps de faire la balance entre une imperfection inévitable et le fait de se priver d'un outil supplémentaire dans le combat contre une pandémie mondiale qui ne touche pas que les autres.
Il y a 8 mois
Cette pandémie aura au moins comme mérite de mettre en évidence notre manque de compréhension par rapport à des problèmes globaux et notre manque de rationalité face à un danger majeur. Problème global, COVID se moque des frontières. Ce n'est pas un problème Suisse, Européen, Chinois ou Américain. C'est un problème humain. Rationnel ? Faut-il savoir qui est infecté afin de limiter toute propagation. Réponse, oui. Les états s'échangent-ils des informations de manière rapide et sans tracas. Non. Les citoyens suisses font-ils mieux ? Non. Tout ça pour dire que Swisscovid révèle encore notre profonde division et que face à cette pandémie qui nous demande de mettre un peu de côté nos acquis et d'avoir une vision moins égocentrique, nous échouons. Swisscovid à l'inverse d'un masque ne protège pas directement. Swisscovid n'est pas une application parfaite qui répond à toutes les exigences de sécurité et de confidentialité. Mais Swisscovid représente actuellement un vrai moyen de freiner cette maladie et permet de fournir de manière aisée des données pour avancer dans cette lutte et mieux nous préparer pour celles qui arrivent.
Il y a 8 mois
Il est beaucoup parlé, écrit, sur cette application, au demeurant très inintéressante, et il est totalement oublié, pour ne pas dire occulté, le traçage des téléphones, par demande de la Confédération, depuis le début de cette épidémie (c'est délibérément que je n'utilise pas le mot de pandémie car à l'échelle de notre pays, ça n'en a jamais été et n'en est pas une). Traçage qui doit, sans doute, continuer sans que personne ne s'inquiète outre mesure de ce qu'il advient de cette ingérence dans sa vie privée, qui plus est non choisie et antidémocratique. Je dois avouer que ceci m'inquiète bien plus que l' app SwissCovid dont la liberté de télécharger ou pas reste un choix libre (du moins pour l'instant). En effet, cette imposition du traçage des téléphones, si elle n'est pas combattue finira par devenir quelque chose d'acquis pour le gouvernement car, comme chacun sait et devrait se le rappeler, en Suisse, le provisoire finit immanquablement par devenir quelque chose de définitif.