Éditorial
ÉDITORIAL. Protéger les animaux et les plantes près de chez nous, c’est possible, comme le montre notre série d’articles consacrés au retour du sauvage en Suisse romande. Las, la motivation manque encore trop souvent, malgré l’importance de l’enjeu

Des alouettes qui sifflent dans les vignes valaisannes, des bisons qui paissent dans une forêt vaudoise, des grenouilles qui coassent dans les jardins genevois… Tendez l’oreille, ouvrez les yeux, le sauvage est à nos portes! Cette semaine, Le Temps rend compte de diverses initiatives locales qui redonnent de l’espace aux animaux et aux plantes en Suisse romande.
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Avec cette série, qui se veut positive, nous avons voulu démontrer qu’il est possible d’agir concrètement pour la nature près de chez nous, moyennant des interventions ciblées, des participants motivés et dans certains cas des financements – pas forcément importants. Mieux, ces projets prouvent qu’une certaine nature sauvage peut cohabiter avec les activités humaines, notamment l’agriculture, et qu’elles peuvent même se bénéficier mutuellement.
Un tiers des espèces menacé en Suisse
Alors, pourquoi ne pas en faire plus pour la nature? Il y a urgence à agir en Suisse, où elle ne cesse de perdre du terrain. D’après les experts, un tiers des espèces animales et végétales et près de la moitié des milieux naturels sont menacés sur le territoire helvétique, en raison entre autres du développement des villes et des routes et de divers types de pollutions. Sans compter les effets du changement climatique, qui mettent encore davantage les écosystèmes sous pression.
Signataire de la Convention internationale sur la diversité biologique, la Suisse s’est engagée à préserver ses milieux naturels et les espèces qu’ils abritent. Pour y parvenir, elle a mis sur pied une Stratégie Biodiversité dont le plan d’action a été approuvé par le Conseil fédéral en 2017. Las, l’élan politique manque toujours, qui permettrait d’inverser la tendance globale à une érosion continue de la diversité biologique.
Trop souvent, la préservation des espèces continue d’être perçue comme un enjeu mineur, voire une lubie de quelques passionnés. Pourtant, il est désormais établi qu’elle contribue à notre approvisionnement alimentaire, à la protection de nos ressources en eau ou encore à la lutte contre le réchauffement. Vivre dans un écosystème en équilibre constitue la meilleure des garanties face aux événements extrêmes ou inattendus qui peuvent frapper nos sociétés. Le sauvage n’a donc rien d’accessoire. Quand est-ce qu’on lui ouvre nos portes?
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Il y a 4 mois
Habitant dans un quartier de villas en dans l'agglomération genevoise je ne peux que constater avec plaisir qu'en plus des chats et chiens des voisin, c'est toute une faune qui reprend ses droits : passage quotidien de renards, fouines, écureuils, rongeurs, chant des grenouilles dans les gouilles, explosion de la population de lézards sans parler de 19 à 28 espèces d'oiseaux en hiver, etc. Tout ce brave monde cohabite plutôt bien et reconquiert la zone péri-urbaine "densifiée" dans un désordre certain. C'est plutôt encourageant et prouve que tout n'est pas perdu.